Chantier épandage de digestat ETA DPE : 160 m³ de digestat épandu par heure
Mi-septembre, la rédaction de Matériel Agricole s’est rendue sur un chantier d’épandage de digestat sans tonne Tramspread réalisé par l’entrepreneur Damien Poiblanc pour une méthanisation. Sur place : une rampe d’épandage de 24 m, deux ravitailleurs agricoles et deux citernes poids lourds. Un beau chantier en perspective.
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La période des épandages va bon train en Seine-et-Marne et, parmi les chantiers les plus impressionnants en matière d’organisation et d’équipements : l’épandage sans tonne ! Pour vous faire découvrir cette imposante activité, nous sommes allés sur un chantier de l’ETA DPE, dirigée par Damien Poiblanc. Si 80 % des épandages de l’entreprise se font en pompage direct avec des systèmes d’irrigation notamment, le chantier du jour est réalisé à l’aide d’un caisson et de plusieurs ravitailleurs, de la méthanisation à la parcelle. Nous l’avons rejoint près de Chevry-Cossigny, en Seine-et-Marne, pour la SAS VDMT Biogaz. « Avant 2021, j’étais équipé d’une tonne à lisier de 26 m3 équipée d’une rampe de 15 m et, en faisant des journées de plus de 12 heures, j'atteignais péniblement les 250-300 m3 épandus, raconte l’entrepreneur. Depuis que je fais de l’épandage sans tonne, j'arrive à faire le même travail en 2 heures. Le tassement est bien moins important, et les fenêtres météo pour réaliser les chantiers sont bien plus larges. » Pour ses prestations, Damien Poiblanc utilise une rampe du spécialiste britannique Tramspread, distribué en France par WBI. En quatre ans d’utilisation, elle compte plusieurs centaines de milliers de litres épandus à son actif.
Une organisation bien rodée
Que ce soit en pompage direct dans la méthanisation, dans une fosse déportée ou dans une lagune, le chantier nécessite un tracteur avec des enrouleurs de tuyaux (de 1,6 km et 400 m avec des diamètres respectifs de 6 et 5 pouces) et une poulie, un caisson et un brasseur si celui-ci n'est pas présent sur le site. Le transport de ces deux derniers ainsi que du caisson Agroland est à la charge du client. Le conteneur de 90 m3 est abaissé au niveau du sol à l'aide d’un timon hydraulique et de deux demi-essieux hydrauliques. Pour l’épandage, le Seine-et-Marnais utilise une rampe Tramspread de 24 m en aluminium.
D'un poids de 2,1 t, celle-ci est dotée d’un double répartiteur Vogelsang et d’un débitmètre. Son repliage s’effectue sans obstruer les portes, sur le dessus de la cabine. Pour sa stabilisation, la rampe dispose également d’un contrôle géométrique à gauche et à droite. Une vanne est intégrée pour le rinçage du tuyau à l’aide d’une balle et d’un compresseur en bout de champ. L’outil est attelé à un Fendt 722 Vario Gen6 de 222 ch.
Le tracteur profite du télégonflage et d’un jumelage arrière pour limiter le tassement des sols. « Je descends la pression à 0,5 bar à l’avant, à 0,7 à l’arrière et à 0,5 dans le jumelage, précise Damien Poiblanc. Sur route, le jumelage est démonté, et je remonte à 1,5 bar à l’avant et à 1,7 à l’arrière. » À l’entrée du champ, situé à 5 km de la méthanisation, le caisson est relié à un groupe motopompe – composé d’une pompe de la marque Bauer et d’un moteur FPT de 175 ch – afin d’envoyer le digestat dans la rampe.
L’ensemble peut être commandé à distance avec une SIM 3G ou 4G, ou par ondes radio. « Pouvoir gérer et accéder aux informations de la pompe en temps réel avec une SIM est un vrai plus, estime l’entrepreneur. Contrairement à la solution radio, plus limitée en distance, je peux éteindre directement la pompe depuis mon téléphone en cas de problème. » L’ensemble permet un débit maximal de 320 m3/h en sortie de pompe. Sur le chantier d’épandage du jour, il atteint les 162 m3/h.
4 ravitailleurs sur la route
Pour suivre cette grosse cadence, quatre ravitailleurs font la navette entre le site de méthanisation et le caisson. Parmi eux, deux poids lourds, l'un avec une citerne D-Tec et l’autre avec une Wienhoff V2A de 30 m3. À noter que cette dernière, de marque allemande, est fraîchement arrivée sur le marché français par l’intermédiaire de l’entreprise BP Systèmes (voir encadré). La V2A est équipée d’une pompe à lobes Vogelsang de 6 m3/min. Elle peut recevoir, en option, un modèle de 9 m3/min de même marque ou fourni par Börger. Elle se dote, de série, d’un essieu releveur, d’un essieu suiveur et d’une suspension pneumatique. Elle peut aussi accueillir un optionnel cône de pompage avec une télécommande pour une ouverture-fermeture depuis la cabine. Pour le pompage comme le déchargement, mais aussi pour son rinçage, la citerne est munie d'un boîtier de commande sur l’arrière.
Les deux autres cuves de transfert agricoles, attelées respectivement à un John Deere 6R 195 et à un Valtra T215, sont des ravitailleurs Wienhoff ZAV de 28,5 m3. Elles sont pourvues d’une pompe à vide entraînée par la prise de force permettant un remplissage entre 6 et 7 minutes selon la profondeur d'aspiration (4 minutes dans le cas d'une cuve aérienne).
En option, elles peuvent bénéficier du même équipement que les versions poids lourds, c'est-à-dire des pompes à lobes Vogelsang ou Börger. Les ravitailleurs disposent d’un cône de pompage supérieur de 8 pouces et sont capables d'aspirer et de refouler par l'arrière. Le chargement ventral est possible avec un turbo accélérateur. La machine de démonstration de BP Systèmes est également dotée d’un bras de déchargement de 5 m, évitant ainsi tout branchement pour un gain de temps lors de la vidange dans le caisson.
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